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La grotte du Château de la Roche

Au-dessus du hameau de Soulce-Cernay s'ouvre, dans la falaise rauracienne de la rive droite du Doubs, un immense porche. Celui-ci fut utilisé pour servir d'écrin à un château construit durant le XVIe siècle par les comtes de la Roche d'où le nom de la grotte. En 1675, après le rattachement de la Franche-Comté à la France, durant le règne de Louis XIV, le château fut démoli comme de nombreux autres dans la région.

le porche
La galerie d'entrée de la grotte du château de la Roche

Le porche de la grotte, de forme trapézoïdale, est haut de 40 m et large, à la base, de 20 m. Il donne accès à une grande galerie qui s'enfonce en ligne droite sur une centaine de mètres dans la falaise. La hauteur de la galerie avoisine les 10 m avec des cheminées montant à 18 m. Sa largeur est en moyenne de 10 m. Le porche a servi d'abri depuis le néolithique jusqu'à la destruction du château. Les fouilles anciennes puis celles effectuées en 1976, 1977 et 2007 montrèrent que la première occupation date du néolithique ancien (4500 à 4000 av. J.-C.). Il correspond à un atelier de boucherie. Des occupations plus sporadiques ont eu lieu durant le néolithique moyen et final et durant le chalcolithique. Après un abandon du site durant le bronze ancien et moyen, l'homme revient durant le bronze final (1100 à 750 av. J.-C.). Dans la couche archéologique du bronze final fut découvert, au milieu de tessons de poterie, un couteau en bronze décoré. Il s'agit du deuxième exemplaire entier découvert en Europe. Une autre occupation du site est attestée durant la Tène (450 à 50 av. J.-C.). Des fibules en fer, une pointe de lance à douille et un couteau en fer de cette période ont été retrouvés. Des pièces de monnaie de l'époque ont également été retrouvées.

le porche
Le porche de la grotte vue depuis l'intérieur

l'entrée
L'entrée de la grotte vue depuis l'intérieur

Au fond de la galerie d'entrée s'ouvre, sur le côté gauche, un court passage bas (1,50 m de hauteur). Après ce passage, la galerie reprend de confortables dimensions. Elle entreprend une descente raide et glissante (heureusement, des marches ont été aménagées dans la glaise) vers la rivière souterraine. Cette galerie descendante recoupe la rivière presque perpendiculairement à - 6 m par rapport au niveau du porche. La rivière constitue la partie souterraine du ruisseau des Noyers dont la perte se trouve au sud du village de Chamesol situé sur le plateau. Nous sommes au bout de la partie accessible sans équipement de spéléologie.

le fond
Le fond de la galerie d'entrée

le passage
Le passage vers la partie profonde

le haut du cloaca maxima
Le haut de la galerie "Cloaca Maxima"

En amont de ce point débute la galerie "Cloaca Maxima" du nom de l'égout de Rome, car durant de nombreuses années les égouts de Chamesol se déversaient directement dans la perte du ruisseau des Noyers. Cette galerie, haute et rectiligne, ressemble à un canyon. De nombreux gours et marmites parsemèrent le lit de la rivière rendant le parcours souvent aquatique. Trois voûtes mouillantes (à 270 m, 416 m, 600 m de l'entrée) interrompent le cheminement. Au bout de 700 m, une barrière de calcite bouche le passage. Un siphon passe en dessous. Une désobstruction a ouvert un passage au dessus de la barrière.

cloaca maxima
La galerie "Cloaca Maxima"

Vers l'aval
Le passage vers l'aval

le passage
Après le passage (vue depuis le côté interne)

stalagmite
Une grosse stalagmite après le passage

Au-delà, débute la galerie des Bocons. Celle-ci est étroite (environ 2 m), mais très haute. Elle se termine, à 1025 m de l'entrée, par une cascade de 3,50 m de hauteur. En amont de cette cascade se trouve la galerie du Mandarin qui se finit sur un siphon à 1565 m de l'entrée. Ce siphon n'a pas encore été franchi. Il se trouve d'ailleurs à peu de distance de la perte des Noyers. Au-dessus du premier siphon se trouve une petite galerie dénommée Réseau Supérieur alimenté par un petit affluant. À 1346 m de l'entrée se trouve également une galerie fossile fortement concrétionnée d'une centaine de mètres de longueur.

la rivière
La rivière souterraine s'écoulant vers la résurgence du Serpent Blanc

la descende
La descende vers la rivière

En aval de la galerie d'entrée, la rivière passe dans un petit laminoir pour déboucher dans une galerie assez large où se succède une série de petites cascades. La galerie se divise ensuite en deux. Les deux galeries finissent sur des siphons. Après ces siphons, infranchissables, les eaux rejoignent une galerie unique qui débouche à la résurgence du Serpent Blanc. La galerie qui y débouche peut-être remontée sur 75 m. Dans le porche de cette résurgence a été construit un barrage pour constituer une réserve d'eau destinée au moulin qui existait en contrebas.

serpent blanc
La grotte du Serpent Blanc

l'entrée
Le porche de la grotte du Serpent Blanc

la rivière
La galerie de la grotte du Serpent Blanc

la galerie
La résurgence du serpent Blanc

La grotte du Château de la Roche a un développement de 1996 m et un dénivelé de – 8 m à + 32 m. La résurgence du Serpent Blanc a un développement de 80 m et un dénivelé de + 7 m. Leurs explorations ont été réalisées pour la première fois par Eugène Fournier en 1897. Il remonta la rivière sur 220 m. En 1952, R. Méthot parvient au premier siphon à 714 m de l'entrée. En 1968, le G.S. Doubs franchit le siphon en plongée et poursuit l'exploration jusqu'au siphon terminal.

la galerie d'entrée
La galerie d'entrée de la grotte du Château de la Roche

le fond
Le fond de la galerie d'entrée

La grotte et la résurgence ont donné naissance à une légende. Celle-ci nous conte que le château était habité par un vieux comte et ses deux filles Ermantrude et Ariane. Après le mariage de la cadette, Ermantrude, les jeunes époux continuèrent d'habiter au château de la Roche. Mais le jeune prince trouvait le château trop petit et trop lugubre. Ermantrude demanda donc à son père l'autorisation d'aller vivre au château de Châtillon. Le vieux comte accepta à regret. Il fut très affecté par la séparation. Malgré les nombreuses visites de sa fille, le vieux comte tomba malade de chagrin. Le médecin du château usa de tous les remèdes sans succès. À bout de patience, Ariane, la fille ainée, fit quérir le médecin du comte de Montbéliard et fit hisser le fanion or et noir sur la tour de guet, signe convenu entre le château de la Roche et celui de Châtillon pour indiquer qu'une visite s'imposait. Ermantrude accourut aussitôt, ce qui émut le vieux comte. Le médecin arriva le lendemain. Après un examen méticuleux et une longue réflexion, il déclara que la cause du mal du comte était la présence dans la rivière souterraine, au fond de la grotte, d'un serpent venimeux. Et que tant que ce serpent vivrait, le comte dépérirait. Ces déclarations troublèrent tous les occupants du château qui craignirent être également victime du serpent. Nombreux déclarèrent même avoir aperçu un serpent blanc dans le ruisseau. Une surveillance du fond de la grotte fut donc ordonnée, mais le serpent blanc resta insaisissable. La santé du comte, qui se réjouissait de la présence de sa fille, s'améliorait de jour en jour. Constatant ceci, un archer, Jeannelet, déclara avoir tué le serpent blanc en présentant à tous une grosse couleuvre décolorée.

le porche
Le porche gigantesque

l'entrée
L'entrée de la grotte

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2011.

 

Y ACCÉDER:

Sous nos contrées tempérées, les chauves-souris, mammifères menacés et protégés, ont plusieurs périodes des vulnérabilités.

En hiver, elles voient leurs proies (insectes) disparaître et entrent donc progressivement en léthargie, si bien qu'elles sont alors très fragiles. Chaque visite dans une grotte peut causer un dérangement, pouvant aller jusqu'à la mort de l'animal. La période critique s'étend du 1er novembre au 15 mars.

En juin et juillet, les femelles se regroupent pour mettre bas leur unique petit et l'année. Des dérangements de la colonie peuvent alors conduire à l'échec de la reproduction.

Durant le transit d'automne et de printemps, d'importantes colonies peuvent s'abriter dans les grottes. Il convient d'en éviter l'affolement en quittant rapidement les lieux sans bruit et sans éclairer les chauves-souris.

De St-Hippolyte, prendre la D437c vers Soulce-Cernay. Passez le pont sur le Doubs sur la gauche puis prenez à droite. Suivez ensuite le chemin qui grimpe sur la gauche jusqu'à la ferme "Les Côtes". De là, suivre à pied le chemin / sentier partant à gauche. Au 1er et au 2e embranchement du sentier, prendre à gauche. Au 3e embranchement, prendre le sentier qui grimpe vers la grotte.

En redescendant, prendre le sentier sur la droite vers la résurgence du Serpent Blanc.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 10 octobre 2011

Cette page a été mise à jour le 23 avril 2016