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La pierre de St-Maximin

Maximin aurait été le deuxième évêque de Besançon au cours du IIIe siècle. Après avoir confié le diocèse à son disciple St Paulin, il aurait fini sa vie en ermite dans le bois au nord de Foucherans.

la chapelle

Je parle au conditionnel, car les preuves de son existence sont rares. En marge du sacramentaire d'Hugues de Salins (archevêque de Besançon de 1031 à 1066) figure un catalogue des évêques de Besançon où figure Maximinus. Un catalogue, conservé à la bibliothèque du Vatican et provenant du scriptorium d'Hugues de Salins, mentionne Maximin en deuxième place et Paulin en troisième place. Ce sont les plus anciennes références à St Maximin. Dans une copie du XVe siècle d'un manuscrit du XIe siècle, figure une annotation stipulant : "Maximin repose à 6 milles de Besançon et son disciple Paulin à St Étienne". À la même période, un moine de l'abbaye St Paul de Besançon rédige dans sa "Gesta Chrysopoliteanae Eclesia" des notices sur la vie des saints. Considérées par les spécialistes actuels comme hautement fantaisistes, ces notices ont contribué à la diffusion de l'histoire de St Maximin. C'est sur ce texte que se basa, au début du XVIIe siècle, JJ. Chifflet pour écrire : "St Maximin fut envoyé à Vesontio et consacré évêque par le pape Caius (pape de 283 à 296). Ayant bien réglé toutes choses et ayant mis Paulin à sa place, aspirant à une vie plus solitaire, il vécut en ermite dans un bois, distant de 6 milles de la ville, où il resplendit d'une telle ardeur de vie sainte et de prédication que la parole n'est pas capable de l'exprimer. Les chrétiens allaient nombreux le visiter dans sa solitude. Les aveugles recouvraient la vue, les malades étaient guéris de leurs maux... Un oratoire lui est maintenant consacré... et on dit que les malades de la goutte, qu'on y amène, éprouvent la puissance de St Maximin" (source Wikipédia).

chapelle St-Maximin

Ce texte a certainement été composé pour justifier la présence, à l'orée du bois au nord de Foucherans, d'une petite chapelle consacrée à St Maximin en 1410 (date confirmée par un parchemin retrouvé scellé sous l'autel). Dans le diocèse de Besançon, St Maximin est fêté le 29 mai. Cette fête a été introduite dans le calendrier liturgique au XVe siècle par l'archevêque Charles de Neuchâtel sans que l'on sache s'il s'agit de St Maximin de Vesontio ou de St Maximin de Trêves (évêque de Trêves vers 346). Un important pèlerinage avait lieu à cette chapelle le 29 mai. En 1704, le pape Clément XI accorde une indulgence plénière à tous ceux qui viennent y communier. En 1759, le cardinal de Choiseul, archevêque de Besançon, fait effectuer des fouilles dans la chapelle. Des ossements humains y seront retrouvés. Ceux-ci seront maintenus sur place et la chapelle sera reconsacrée à St Maximin de Trêves.

En 1745, l'archevêque de Besançon s'indigne du fait que les pèlerinages en l'honneur des saints soient des prétextes pour remplir les cabarets et les lieux de débauche. Il écrit : "A St Maximin, on n'entend que tambours et haut bois et on ne voit de tous côtés que danses et amourettes". En 1759, la justice s'en mêle. Un cabaretier d'Ornans est condamné à fermer son établissement près de la chapelle. Le bail passé entre un autre cabaretier et le village de Foucherans est déclaré nul en 1772 par l'intendant de la Province. Le premier cabaretier ayant fait appel devant le parlement, celui-ci décide dans son arrêt du 1er juillet 1774 : "Défense à toutes personnes de tenir cabaret, vendre du vin, établir des jeux, des danses près de la chapelle de St Maximin, en quelque temps que ce soit à peine de 10 livres d'amende". Le parlement ordonne également "de faire réparer les portes, d'en remettre la clé au curé afin qu'elle soit fermée la nuit et les jours qui ne seront pas destinés à la dévotion". Ces décisions reposent sur les constats énumérant les produits vendus par les cabaretiers, les noms et les domiciles des consommateurs et la période des ventes.

la chapelle

Ces interdictions ne mettront cependant pas un terme à ces pèlerinages peu sujet à la dévotion. En 1777, l'évêché fait transférer les ossements découverts en 1759 à l'église de Foucherans et fait démolir la chapelle. Les pèlerins continuent cependant à visiter les ruines. Durant la révolution, le lieu devient un point de rassemblement des catholiques, provoquant en 1795 l'envoi de commissaires de la révolution accompagné de la force armée.

À la fin du XIXe siècle, des notables restaurent le pèlerinage de St Maximin. La chapelle est reconstruite et consacrée à St Maximin de Vesontio le 29 mai 1866 par le chanoine Besson, futur évêque de Nîmes. Le pèlerinage s'est poursuivi d'année en année jusqu'à la fin des années 1950. En 1992, la municipalité de Foucherans s'interroge sur l'état de délabrement de la chapelle. Elle fait procéder avec l'aide d'une association à sa réhabilitation, achevée en 1995.

le dolmen
Le dolmen de St-Maximin

la pierre
La chambre est bien visible

Nous sommes ici sur les lieux d'un antique culte. L'évangélisation chrétienne des contrées n'a pas réussi à détourner les peuples des anciens lieux de culte. La nouvelle église pour assoir son autorité a donc intégré les lieux anciens en les consacrant à ces saints. Elle y éleva des croix et des chapelles. La chapelle de St Maximin fait partie de ces lieux. Nous trouvons à proximité un petit dolmen. Plutôt une table de pierre calcaire ressemblant à un dolmen et bien caché par la végétation.

la dalle de couverture
La face arrière du dolmen

le côté
Le coté de la pierre de St-Maximin

La pierre de St Maximin est constituée d'une dalle de 3 m de longueur, de 1 m de largeur et de 40 cm d'épaisseur. Elle est disposée sur deux dalles parallèles, posées sur chant, formant ainsi une chambre de 1,23 m de large et de 57 cm de hauteur. La chambre est orientée nord-ouest/sud-est. La pierre de St Maximin présente ainsi toutes les caractéristiques d'un dolmen. Cependant, l'absence de fouilles archéologiques ou de sa documentation ne permet pas d'affirmer être en présence d'un authentique dolmen néolithique.

D'autres informations et théories sur les mégalithes sont consultable sur la page "Les mégalithes".

Ces photographies ont été réalisées en mai 2011.

 

Y ACCÉDER:

De Besançon, prendre la N57 puis la S27 vers Ornans. À Tarcenay, prendre la D102 vers Trépot. Après l'embranchement, à droite, vers Foucherans, prendre le premier chemin sur la gauche qui mène à la chapelle. Le sentier menant à la Pierre St Maximin est sur la gauche juste après la zone dégagée par l'entreprise de travaux publics (petit panneau indicateur).

Coordonnées GPS du dolmen
47 N 10' 00"
06 E 08' 00"
Altitude 533 m

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 16 juillet 2011

Cette page a été mise à jour le 15 février 2015