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Le Grand Rocher

Le grand rocher

Le Grand Rocher domine de ses 84 m la Lieue de Grève et la baie de St Efflam. Des sentiers permettent de grimper à son sommet d'où l'on bénéficie d'une superbe vue sur la baie. A marée basse, la mer se retire ici sur prés de 3 km. La pente de la baie étant très faible, la marée monte à une très grande vitesse comme au Mont St Michel. Il y a donc lieu d'être très attentif lorsqu'on s'éloigne de la côte.

Le site du Grand Rocher est connu sous diverses appellations comme le "Roch Karlés", "Roc'h Hirglas", "Roc'h Ellas" ou même "Roc'h al Laz" le rocher du meurtre ou du sacrifice. Le site est classé site naturel depuis 1936. C'est aussi un site archéologique. Un cimetière fut découvert et détruit entre 1839 et 1851. Ce cimetière contenait des vases remplis de cendres et de débris de coquilles. Des fouilles effectuées en 1970 relevèrent un fanum gaulois. Au XVIIIe siècle a été installé, dans une niche creusée dans le rocher, un poste de guet.

En 1086, sur demande de l'évêque de Traguier, les bénédictins du Mont St Michel s'installèrent à l'embouchure du Kerdu (St Efflam) pour poldériser la Lieue de Grève. En échange, ils perçurent des droits sur le Grand Rocher. Ils créèrent le hameau de Lancarré avec la chapelle Notre Dame. Le clergé de Plestin, privé des revenus de la région contesta cette implantation et reprit la possession en 1261.

Sur le grand rocher

De nombreuses légendes tournent autour du Grand Rocher. La plus connue étant celle de St Efflam.

Efflam serait né au Ve siècle en Grande-Bretagne. Fils d'un chef de clan, il fut fiancé à Enora, fille d'un roi d'Irlande. Efflam, qui voulait être moine, accepta ce mariage par obéissance. Mais durant la nuit de noces, après avoir conté à son épouse la vie de St Alexis, il s'embarqua pour l'Armorique pour y fonder un ermitage. Il débarqua sur la Lieue de Grève où il trouva le roi Arthur, son cousin, en train de combattre un dragon. Le combat dura jusqu'à la nuit, sans qu'Arthur puisse prendre l'avantage. Le valeureux chevalier était épuisé. Efflam frappa de son bâton le sol et y fit jaillir une source pour désaltérer le fameux roi. Efflam, après une nuit de sommeil, décida de s'occuper lui-même de cet affreux dragon. Il ordonna au dragon, au nom du Christ, de sortir de son repaire. On vit alors la bête surgir du Grand Rocher et se précipiter dans la mer où elle disparut à tout jamais.

La greve de St Efflam

Après cet évènement, Efflam s'installa au pied du Grand Rocher. Il fut précédé à cet endroit par un autre ermite, St Gestin. Après s'être installé, il invita, au cours d'un songe, sa femme, Enora, à le rejoindre dans sa vie d'ermite. Enora accepta cette vie de religieuse et vint construire sa cellule auprès de celle d'Efflam. Efflam mourut en l'an 512. Un tombeau situé dans l'église de Plestin est considéré comme étant le sien. Le gisant le représente en habits royaux. Il est également possible d'y retrouver son épouse sous la forme d'une statue au porche méridional. La chapelle du hameau de St Efflam serait construite sur l'emplacement de son ermitage et la source "Toul Efflam" (le trou d'Efflam) serait celle qu'il a fait jaillir pour désaltérer le roi Arthur. Le rocher rouge, situé dans la baie en face de St Efflam, marquerait l'emplacement où le dragon aurait disparu dans les flots.

La greve de St Efflam

Une autre légende raconte qu'une nuit de brume, un navire fit naufrage. Dans la catastrophe, l'équipage et les passagers étaient sûr de mourir. Une mère, qui se trouvait à bord avec ses enfants, implora Notre Dame de Bon Secours de les sauver. On vit aussitôt une montagne enveloppée de lumière s'avancer dans la baie. La Vierge avait ordonné au Roc'h Karlés situé dans un groupe de collines loin dans les terres de venir au secours des naufragés pour qu'ils puissent grimper sur ces flancs et échapper aux flots.

le sommet du grand rocher

Le Grand Rocher servi aussi de lieu de séjour à des bardes poètes comme Gwenc'hlan qui y vécut au Ve siècle. Il est possible de voir sur le Grand Rocher une roche en forme de patère, connue sous le nom de "Chaise de Gwenc'hlan". Au XIXe siècle, les gens du coin affirmaient que le lieu était habité au IIIe siècle par le barde satirique Riwal. Mais l'histoire a surtout retenu un Jean Riwal qui était aubergiste et ménestrel à la Roche Derrien au XVIe siècle. Pour d'autres, Riwal habitait sur les rives du Trieux où il fut massacré avec sa famille par les chouans au XVIIIe siècle. Cet homme, visiblement très redouté pour ces paroles, aurait eu une fin tragique sous les dents d'un loup pris au piège d'un trou dans lequel tomba Riwal comme le conte un poème d'Emile Ernault:

Quand Riwal le rimeur disparut tout à coup
Dans la fosse où déjà s'était pris un vieux loup,
Devant ces blanches dents, devant ces yeux de braise,
Le barde au pied boiteux n'était guère à son aise,
Riwal est chez les morts; que l'enfer lui pardonne!
Riwal chez les vivants ne mordra plus personne!
Lui qui raillait toujours, certes il ne raillait plus,
Et dans son coin le loup tout piteux et confus,
Ses poils bruns hérissés et sa langue bavante,
Epouvanté, tâchait d'inspirer l'épouvante
Depuis quinze cents ans
Sa mort fait chaque hiver rire nos paysans.

La greve

Ces photographies ont été réalisées en août 2006.

 

Y ACCÉDER:

Le Grand Rocher est situé à gauche de la D786, entre St Michel en Grèves et St Efflam.

 



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Cette page a été mise en ligne le 13 novembre 2006

Cette page a été mise à jour le 14 février 2015