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La batterie de Toul Al Logot

Du temps de la marine à voile, pour pénétrer ou sortir de la rade de Brest, les navires devaient bénéficier d'un vent de direction nord-est ou sud-ouest. En attendant un vent favorable (des fois pendant plusieurs semaines), les navires mouillaient dans les anses de Bertheaume ou de Camaret-sur-Mer. Vauban désignait ces mouillages par le terme de "vestibule de Brest". Cette situation était pour la marine française très inconfortable, car en contrôlant ces anses, un ennemi pouvait empêcher tout départ ou arrivée de navire français. Ce qui arriva le 30 juillet 1691, où dix-huit vaisseaux anglais pénétrant dans l'anse de Bertheaume mirent en fuite les vaisseaux français à l'ancre. Il fut donc décidé la construction de plusieurs batteries d'artillerie destinées à la protection de ces mouillages. Ceux-ci permettaient également de s'opposer au débarquement de troupes sur la plage du Trez-Hir, qui est le point de débarquement le plus proche de Brest.

En 1690, Vauban fit établir, au-dessus de la grève du Cosquer sur la falaise de Toul al Logot, une batterie provisoire. Toul al Logot signifie, en breton, le trou de souris. Cette batterie ne devint permanente qu'au XVIII^e siècle. En 1817, elle se composait d'une plateforme de tir, d'un corps de garde, d'un magasin à poudre, d'une guérite de guet, d'un gril à rougir les boulets et d'un jardin. Le corps de garde servait en temps de paix de logement pour le gardien de la batterie et en temps de guerre de logement à trente-deux hommes. Le magasin à poudre est un ancien corps de garde transformé par obstruction des fenêtres. La voute était résistante aux projectiles et un plancher isolait la poudre du sol. En temps de guerre, il abritait la poudre sous la forme de gargousses préparées à l'avance. Le gril à rougir les boulets étant moins efficaces que le four un temps de chauffe de 4 h 30 était nécessaire pour porter les projectiles au rouge.

En 1817, l'armement de la batterie se composait de quatre canons de 18 livres. Ces canons tiraient des boulets de 9 kg. La portée efficace était de 1700 m avec une portée maximale de 2500 m. Ils pouvaient percer la coque d'un navire de l'époque à 400 m. La cadence de tir était d'un coup tous les 5 à 10 minutes. La charge d'un canon de ce type était constituée d'une gargousse (3 kg de poudre) en papier ou en toile, d'un valet de foin ou de goémon, du boulet et d'un deuxième valet de foin ou de goémon. Le poids du canon était de 1600 kg et l'affut pesait 360 kg. Le maniement du canon nécessitait huit hommes. La batterie était servie par des miliciens garde-côte qui étaient tirés au sort parmi les hommes âgés de 16 à 60 ans de la paroisse.

La batterie fut déclassée en 1857 puis vendue. Elle abrita une ferme jusqu'en 1915. Le site fut acquis par le Conseil général du Finistère en 1984. Elle fut dégagée de la végétation par l'association "Phase" en 2007. Une fouille archéologique suivie d'une restauration eut lieu entre 2007 et 2012.

Ces photographies ont été réalisées en juin 2023.

Y ACCÉDER:

De Plougonvelin, prendre la D789 en direction de Brest. Après Goasmeur et l'embranchement sur la gauche pour Saint-Renan, prendre la 2^e à droite vers Le Cosquer/Toul Al Logot. Suivre le chemin jusqu'au parking de la place des FFI en bord de falaise. De là, suivre le sentier côtier en direction de l'est. Le prochain sentier partant sur la droite mène à la batterie.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 20 aout 2023

Cette page a été mise à jour le 20 aout 2023