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Le champ de bataille de Spicheren

Le petit village mosellan de Spicheren occupe, à l'est de Forbach, les hauteurs dominant la ville allemande de Sarrebruck. Ces hauteurs furent l'objet de deux batailles. La plus importante fut celle opposant les Français aux Prussiens le 6 août 1870. L'autre opposa les Américains aux troupes nazies le 21 février 1945.

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La croix du Souvenir Français

Au nord de Spicheren se situe un éperon, le Rote Berg, aux pentes très raides. La frontière franco-allemande passe au pied de cet éperon. À sa gauche (en regardant vers le nord), passe la grande route et la voie de chemin de fer reliant Forbach et St-Avold à Sarrebruck. À sa droite se trouvent un bois, le Giffertwald, puis la route de Sarrebruck à Sarreguemines. L'éperon et le bois vont devenir, le 6 août 1870, un grand champ de bataille. En cette deuxième moitié du XIXe siècle, les manigances diplomatiques de Bismarck créèrent un piège dans lequel sont tombés, tête baissée, les Français avec à leur tête Napoléon III. Les Français convaincus qu'ils écraseraient sans problème les Allemands leur déclarèrent la guerre le 19 juillet 1870.

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Le monument du 74e Hannoverschen Infanterie Regiment

Le 2 août 1870, le 2e corps de l'armée du Rhin sous le commandement du général Frossard occupa la ville allemande de Sarrebruck. Les 1000 hommes de la garnison de la ville préférèrent l'abandonner aux Français plutôt qu'engager le combat. Il faut dire que le 2e corps était fort de 1119 officiers et de 27548 hommes et était accompagné de 90 canons. Les différents régiments le composant étaient commandés par les généraux Verger, Bataille, Laveaucoupet et Valabreque. Le 4 août 1870, la division française Abel Douay subit une lourde défaite lors de la bataille de Wissembourg. Le 5 août 1870, le général Frossard s'estimant trop exposé dans la ville de Sarrebruck retira ses troupes pour les positionner sur les hauteurs de Spicheren. Il négligea cependant de détruire les ponts et le télégraphe lors de sa retraite. Le général Frossard installa son poste de commandement dans la maison du maire de Forbach et resta en liaison avec le maréchal Bazaine dont les troupes étaient stationnées à St-Avold.

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Le monument du 48e Brandeburgischen Infanterie Regiment "Von Stülpnagel"

D'après les mémoires du maréchal Von Moltke, les Prussiens n'avaient pas prévu de livrer une bataille à Spicheren, pas plus d'ailleurs qu'à Reichshoffen (également le 6 août 1870). Ils avaient entamé un mouvement pour contraindre les Français à la bataille entre Metz et Thionville. Mais par les hasards des mouvements de troupes, l'aile gauche de la 1re armée Allemande empiéta sur l'aile droite de la 2e armée. Les deux armées se rencontrèrent près de Sarrebruck. La 14e Infanterie Division (ID) forte de 15000 hommes sous le commandement du général Kameke arriva la première aux alentours de midi, ce 6 août 1870. Le général Kameke qui crut que l'armée française était en déroute considéra les troupes françaises stationnées à Spicheren comme étant l'arrière garde du général Frossard. Il passa immédiatement à l'attaque sur Schoeneck (à l'ouest de Sarrebruck) et à la Brême d'Or (côté ouest de l'éperon). La bataille fut acharnée et les attaques des Prussiens furent plusieurs fois repoussées à la baïonnette. Lorsque le général Von Zastrow, commandant la 1ere armée Allemande, se rendit compte que la 14e ID était sérieusement engagée, il envoya immédiatement la 13e ID dans la bataille. Le général Von Alvensleben fit rapidement avancer la 5e ID sur Sarrebruck et le général Von Goeben fit de même avec la 16e ID. À la fin de la journée, c'étaient près de 40000 hommes et 108 canons qui participèrent à l'attaque allemande. Les différentes unités passèrent à l'attaque dès leurs arrivées sur les lieux. Ce qui généra une grande confusion dans l'engagement et le commandement. Celui-ci passa successivement entre les mains de trois généraux allemands au fur et à mesure de leurs arrivées sur le terrain. La confusion fut tout aussi importante côté français où le 40e régiment d'infanterie et le 10e bataillon de chasseurs à pied se tirèrent dessus mutuellement.

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Les croix sur les fosses communes du cimetière allemand de 1870

À 13h, les Allemands attaquèrent le Rote Berg par les flancs alors que le 3e bataillon du 74e Infanterie Regiment (IR) de la 14e ID s'élança de front pour se voir cloué au pied de l'éperon par les tirs des Français. À 15h, l'artillerie allemande, qui utilisait des canons Krupp à chargement par la culasse contrairement aux Français dont les canons se chargeaient toujours par la bouche, contraignit les Français à reculer. Ce qui permit aux fantassins du 3e bataillon d'escalader l'éperon, le général Von François en tête. Il fut tué en haut de l'éperon par cinq balles françaises. À 16h arrivèrent les 5e et 16e ID qui, dans la foulée, s'emparèrent de la Brême d'Or et de la partie occidentale du Giffertwald. À 17h, les Français reprirent l'offensive, mais ils furent stoppés dans leur élan par le feu de sept batteries d'artillerie établie sur la Folster Höhe et les charges de l'infanterie conduite par le général Von Zarstrow en personne. Dans le même temps, le major Von Lyncker parvint à établir huit canons sur le Rote Berg sous la mitraille des Français. Le restant des hommes de la 16e ID attaqua depuis la grande route de Forbach et parvint à repousser les Français vers le Forbacher Berg. Les combats se poursuivirent au corps à corps dans le Giffertwald jusqu'à la nuit.

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Le monument du 40e Hohenzollern Füsilier Regiment

À 21h, le général Frossard, sans renfort de la part du maréchal Bazaine (malgré de nombreuses demandes), fut menacé d'encerclement. Il décida l'évacuation et la retraite des troupes françaises sur Sarreguemines. Les Allemands ayant subi de lourdes pertes ne se lancèrent pas à la poursuite des Français. Ils entrèrent dans Forbach, sans combat, le 7 août 1870 au matin. La retraite entamée par le général Frossard se généralisa à l'ensemble des troupes françaises du secteur. Les Allemands occupèrent Sarreguemines le 7 août 1870 dans l'après-midi puis St-Avold, Puttelange, Sarrebourg, Boulay avant de marcher sur Metz.

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Le monument du 39e Niederrheinischen Füsilier Regiment

Le bilan de la bataille de Spicheren est lourd, mais les chiffres diffèrent énormément. Le maréchal Von Moltke donne dans ses mémoires les chiffres de 4871 Allemands tués ou blessés et de 4078 Français tués ou blessés. Une autre source donne pour les Allemands 4491 tués ou blessés et 372 disparus et pour les Français 1982 tués ou blessés et 1096 disparus. Le correspondant de l'époque de l'Opinion Nationale parla de 10000 Allemands tués ou blessés et de 6000 à 7000 Français tués ou blessés ainsi que de 2000 prisonniers français.

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Une des stèles du cimetière franco-allemand

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Une autre de ces stèles

Sur le terrain, il ne subsiste aucune trace de cette terrible bataille. Seuls les monuments commémoratifs nous rappellent le sacrifice de ces hommes pour leur patrie. En partant du centre de Spicheren en direction de Sarrebruck par la D32c, nous rencontrons en premier sur la droite le cimetière militaire franco-allemand du Giffertwald. À partir d'ici, le circuit est à faire à pied. Le cimetière est une fosse commune établie en 1870 et contenant les restes de 1092 soldats français et allemands. Le cimetière se constitue d'un monument commémoratif en forme de menhir précédé de cinq croix blanches pour les soldats français et de cinq croix noires pour les soldats allemands. Sur la droite du monument commémoratif se trouve la pierre tombale du caporal Johann Peter Putz et sur la gauche celle du sous-officier Albert Hermanns. Sur la droite de l'allée du cimetière se trouvent les pierres tombales du lieutnant Heinrich Schmidt, du capitaine J. M. Fontaine de Gramayel et du capitaine Franz Von Daum. En 1885, le cimetière recueillit de nombreuses tombes individuelles disséminées sur le champ de bataille. En 1927, la presque totalité des tombes restantes sur le champ de bataille fut transférée ici. En 1965, ce fut au tour des tombes du cimetière de la Brême d'Or d'être transféré à cet endroit. Une restauration complète du cimetière fut entreprise par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (VDK), l'office allemand pour les sépultures de guerre, en 1998.

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Le cimetière franco-allemand

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En poursuivant le long de la route, nous accédons au cimetière allemand de 1939-1945. À cet endroit reposent, sous 55 croix de grès jaune, 110 soldats allemands. Le cimetière a été créé de manière provisoire en 1940 avant son aménagement définitif en 1952 par la ville de Sarrebruck. Parmi les inhumés, 100 trouvèrent la mort en mai et juin 1940 lors de la construction de la ligne de bunker dans le Giffertwald. Le chantier de construction de cette partie de la ligne "Westwall", la seule qui ne soit pas en territoire allemand, a été régulièrement bombardé par l'artillerie française. Les dix autres soldats trouvèrent la mort en février 1945 lors des combats pour la libération de Spicheren par les Américains de la 70e DI US.

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Le cimetière allemand de 39-45

Nous poursuivons sur la route et prenons le premier chemin à droite. Il nous mène vers la casemate "Wotan" et le char américain M24 "Chaffee". La casemate "Wotan" est un bunker type 505, selon la typologie standard des bunkers allemands, conçus pour être armée d'un canon antichar. En 1940, elle était armée d'un canon de 37 mm qui fut remplacé en 1944 par un canon de 75 mm. Construite entre février et juin 1940, elle fait partie de la ligne de défense "Westwall" dont la construction fut décidée le 28 mai 1938 par Hitler en réponse à la ligne Maginot. Le secteur entre Spicheren et Grande Rosselle ayant été abandonné en novembre 1939 par l'armée française, les Allemands décidèrent d'y construire une soixantaine de bunkers. Hitler y fera une inspection le 24 décembre 1939 et c'est à l'emplacement de la casemate "Wotan" qu'il prononcera son message de Noël à la nation allemande. La casemate occupe un rectangle de 13 sur 12 m. Sa construction a nécessité 539 m3 de béton. Les murs et le plafond ont une épaisseur de 2 m. Le créneau de tir du canon, dirigé vers le sud, possède un blindage en acier épais de 100 mm et d'un poids de 7500 kg. Le canon et les blindages furent la proie des ferrailleurs en 1952 et la réfection du chemin combla pratiquement l'accès au bunker.

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La casemate "Wotan"

En face de la casemate "Wotan" se trouve un char américain M24 "Chaffee". Ce char a été offert en 1997 à la commune de Spicheren par l'association de la 70e DI US à l'occasion du 52e anniversaire de la libération de Spicheren le 21 février 1945. Le M24 était un des chars utilisés par l'armée américaine lors de la 2e Guerre mondiale. Il a une longueur de 5,48 m, une largeur de 2,85 m et une hauteur de 2,21 m. Avec un poids de 18 t, il avait une vitesse de pointe de 60 km/h et une autonomie de 350 km. Il était armé d'un canon de 75 mm avec un approvisionnement de 48 obus, une mitrailleuse de 12,7 mm (440 cartouches) et deux mitrailleuses de 7,62 mm (3750 cartouches).

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Le char américain M24 "chaffee"

Nous poursuivons notre périple le long du chemin forestier pour arriver à la croix du capitaine Franz Mudrack. Ici sont inhumés, à l'endroit où ils sont tombés le 6 août 1870, le capitaine Franz Mudrack, chef de la 7e compagnie du 39e Niederrheinischen Füsilier Regiment, le sergent Albert Junker et le fusilier Heinrich Von Ende.

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La croix du capitaine Franz Mudrack

Le long du chemin forestier sont disséminés, dans la forêt, une série de bunkers construits selon le même modèle. Ce sont des abris pour l'infanterie et ils étaient reliés entre eux par des tranchées dont il est aisé de retrouver la trace. Six sont facilement accessibles le long du chemin. Les deux derniers sont sur le côté gauche du chemin juste avant qu'il ne fasse un virage vers la droite. Sur la commune de Spicheren, les Allemands construisirent en 1940, dix-huit bunkers.

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Un des abri allemand du Westwall

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Un autre

Nous rebroussons chemin jusqu'à la route et allons au pied de la grande croix blanche. Sur l'emplacement occupé durant la 1re Guerre mondiale par deux canons antiaériens allemands, fut érigée entre 1921 et 1934, par le Souvenir français, une croix haute de 15 m. La branche horizontale, située à 13,40 m, a une largeur de 3,50 m. La croix, en béton armé, a une section rectangulaire de 65 cm sur 50 cm et un poids de 18 t. Elle fut coulée au sol en une seule pièce dans un coffrage horizontal. Elle fut ensuite érigée à l'aide de deux mâts de levage. Elle est ancrée dans le sol par un massif de béton tronconique de 2,50 m de côté, haut de 3 m et pesant 18 t. Elle a été conçue par l'architecte Edmond Gresser de Forbach. Sur la face est du socle, une plaque en fonte porte la dédicace : "Aux soldats français morts le 6 août 1870, érigés par le Souvenir français 1934". Sur les autres faces, des plaques en granit noir poli portent les noms des régiments ayant participé à la bataille de Spicheren.

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À côté de la croix a été érigé, en 1995, le monument commémoratif à la gloire de la 70e DI US. La commune de Spicheren fut libérée du joug nazi, le 21 février 1945, par le 70e DI US surnommé "The Trailblazers" (les brûleurs de pistes). Les tirs d'artillerie et les combats de ce jour tuèrent 13 civils et en blessèrent 17 autres. Le monument représente l'insigne de l'état de l'Oregon, un sapin, une montagne et une hache, d'où est originaire le 274e RI US qui forme avec le 275e RI US et le 273e RI US, la 70e DI US. Le 25 juin 2006, le fils du GI Wally Anton dispersa derrière le monument les cendres de son père. Celui-ci ayant été blessé lors des combats pour la libération de Spicheren avait exprimé la volonté d'être inhumé à cet endroit.

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Le monument de la 70e DI US

Nous remontons vers le chemin passant devant le restaurant et l'empruntons vers le nord. Sous l'orée de la forêt, nous trouvons, face à face, le monument du 40e Hohenzollern Füsilier Regiment et le monument du 39e Niederrheinischen Füsilier Regiment. L'obélisque du 40e Hohenzollern Füsilier Regiment, financé par les recettes des concerts donnés par le régiment, a été construit en 1874. Il fut rénové en 1894 par 13 anciens combattants de la bataille puis entouré en 1895 avec des grilles à l'occasion du 25e anniversaire de la bataille. La cérémonie de commémoration eut lieu en présence de 14000 personnes. La ville de Sarrebruck procéda à une nouvelle rénovation en 1998 au cours de laquelle fut découvert un cylindre contenant des éclats de grenade, des morceaux d'étoffes, un document signé par les 13 anciens combattants ayant rénové le monument et un journal relatant la cérémonie du 6 août 1895. La face nord porte les noms et les dates des batailles auxquels a participé le régiment et la face sud porte les noms des 178 hommes du régiment qui trouvèrent la mort lors de la bataille de Spicheren.

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Le monument du 40e Hohenzollern Füsilier Regiment

Le monument du 39e Niederrheinischen Füsilier Regiment a été érigé, en 1872, par le corps des officiers du régiment. Dans un espace délimité par seize colonnettes reliées par des chaines, se dresse sur un socle carré une colonne conique en marbre d'une hauteur de 3,50 m. À l'origine, la colonne était surmontée d'un aigle de 60 cm d'envergure, mais celui-ci fut abattu par les Américains lors de la libération de Spicheren. Sur les différentes faces du socle figurent les noms des hommes tombés lors des batailles auquel participa le régiment en 1870/71.

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Le monument du 39e Niederrheinischen Füsilier Regiment

Au nord de ces deux monuments se trouve une stèle à la mémoire du capitaine Charles Auguste De Beurmann érigée en 1993 par ses descendants. Le capitaine, né à Wissembourg le 23 janvier 1829, trouva la mort lors des combats du Rote Berg mené par les Grenadiers du 63e de ligne. Deux de ses oncles étaient généraux et barons d'Empire. Leurs noms sont gravés sous les voutes de l'Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris.

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La stèle à la mémoire du capitaine Charles Auguste De Beurmann

Peu après la stèle du capitaine De Beurmann, débute, sur la gauche du chemin, le sentier menant au bord nord de l'éperon de Spicheren. À cet endroit se trouve, sur la droite, le monument du 48e Brandeburgischen Infanterie Regiment "Von Stülpnagel". Le monument, érigé en 1872, forme une tour de style néogothique entourée d'une grille en fer forgé. Le côté nord de la partie inférieure de la base porte un blason et l'aigle impérial. Des plaques en fonte apposées sur les quatre faces de la partie supérieure du socle portent les noms des 440 hommes tués lors des batailles que mena le régiment durant la guerre de 1870/71. Le clocheton supérieur était surmonté jusqu'en 1918 par une croix de fer.

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Le monument du 48e Brandeburgischen Infanterie Regiment "Von Stülpnagel"

Sur la gauche du bord nord de l'éperon de Spicheren se trouve l'obélisque du 74e Hannoverschen Infanterie Regiment, érigé en 1871, par le corps des officiers du régiment. D'une hauteur de 6 m, l'obélisque porte sur ces quatre faces en partie inférieure sur des plaques en marbre blanc les noms des hommes tués lors des combats du régiment durant la guerre de 1870/71. Au-dessus de ces plaques est gravé sur la face ouest un casque entouré d'une couronne de laurier placé sur deux épées croisées. Les autres faces portent la croix de fer avec la couronne impériale, l'initiale de l'empereur "W" et la date de 1870.

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L'obélisque du 74e Hannoverschen Infanterie Regiment

À quelques mètres de là a été érigée, en 1872, la stèle du général Bruno Von François. Elle se trouve à l'endroit où fut tué le général par cinq balles françaises le 6 août 1870. Le général Von François était le descendant de huguenots français émigré en Allemagne après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. Il était né à Magdebourg le 29 juin 1818 et avait été promu général 15 jours avant la bataille de Spicheren où il commanda la 2e brigade de la 14e ID. Il est inhumé au cimetière de l'Ehrental à Sarrebruck.

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Le monument du général Von François

Le sentier entame ensuite la descente au pied nord de l'éperon de Spicheren où se trouve le cimetière allemand. Ce cimetière fut créé au lendemain de la bataille pour y inhumer dans trois fosses communes les morts des 9e, 11e et 12e compagnies du 74e Hannoverschen Infanterie Regiment. Ces fosses sont surmontées d'une croix portant la date du 6 août 1870 et d'une croix de fer montée sur un socle en grès rose. Celle-ci porte une dédicace aux soldats morts pour leur patrie. Au sud de ces fosses se trouve un emplacement délimité par un muret surmonté d'une grille. Sur cet emplacement se trouve une dalle portant les noms du Hauptmann Oloff, du Lieutnant Lehmann, du Lieutnant Grunewald et Port. Fähnr. Clausen, Baring et Von Gericke tombés à cet endroit le 6 août 1870.

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Le cimetière allemand de 1870

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La dalle commémorative du cimetière allemand de 1870

En sortant du cimetière du côté est, nous rejoignons le chemin qui remonte vers le sommet de l'éperon et la croix de Spicheren. Dans la montée, nous empruntons le chemin partant sur la gauche qui mène au monument du 12e Brandeburgische Grenadier Regiment Prinz Carl Von Preussen. Le monument a été construit en 1897 grâce à une souscription auprès de la population de Guben, ville de garnison du régiment. Le monument est constitué d'un socle cubique surmonté d'une colonne en marbre gris bleu. Celle-ci était jusqu'en 1925 coiffée de la couronne impériale. Un aigle trônait également jusqu'à cette date à la base de la colonne. La face nord de la base porte une dédicace aux morts du régiment et la face sud nous rappelle que 22 officiers, 38 sous-officiers et 468 hommes du régiment perdirent la vie durant la guerre de 1870/71.

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Le monument du 12e Brandeburgische Grenadier Regiment Prinz Carl Von Preussen

Après être revenus au cimetière franco-allemand du Giffertwald, nous empruntons le chemin longeant la forêt (la rue de la montagne). Nous y trouvons le calvaire érigé à l'endroit où tomba le caporal Ernst August Paul Viehn du 12e Brandeburgische Grenadier Regiment. En poursuivant sur ce chemin, à l'orée du deuxième bois, se trouve le monument du sous-officier volontaire Arnold Wiegmann. Il fut tué le 6 août 1870 et inhumé à cet endroit avec les fusiliers Bodenheim, Stein, Bode, Hechelmann et Kühl du 39e Niederrheinischen Füsilier Regiment et du 48e Brandeburgischen Infanterie Regiment.

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Le monument du caporal Ernst August Paul Viehn

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Le monument du sous-officier volontaire Arnold Wiegmann

D'autres monuments existent à Spicheren comme les cinq croix situées le long de l'église et qui rappellent qu'à cet endroit furent inhumés des soldats français. L'abbé Collowald, curé de Spicheren en 1870, parle d'une centaine de soldats, soigné dans l'église et décédé de leurs blessures, qui auraient été inhumées dans le cimetière communal. L'identité de ces soldats n'est pas connue. Près de l'église se trouve également le monument du capitaine Charles Auguste De Beurmann. Dans la rue de la montagne est visible un calvaire érigé sur la tombe du lieutenant Charles Marie Duchesne, né le 10 mai 1849 et tué le 6 août 1870 lors de l'assaut du 2e régiment de ligne. Le calvaire situé à côté du cimetière franco-allemand du Giffertwald, érigé en 1900, est dédié au lieutenant du 40e régiment de ligne Marie Joseph Adolphe Gangloff, né à Forbach le 23 juin 1841.

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Le cimetière allemand de 1870

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2014.

 

Y ACCÉDER:

Le circuit de visite débute à la sortie de Spicheren en direction de Sarrebruck par le D32c. De là, suivre les indications données dans le texte ci-dessus.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 24 août 2014

Cette page a été mise à jour le 13 février 2015