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Notre-Dame de Lorette

Au cours du XVIIIe siècle, le peintre Flobert Guilbert bâtit au sommet de la colline surplombant les villages d'Ablain-St-Nazaire et de Souchez une chapelle mariale. Il fit cela en remerciement de sa guérison miraculeuse obtenu à Notre-Dame de Santa Casa à Loreto en Italie. Il s'y établit très rapidement un pèlerinage et la chapelle fut agrandie en 1815 puis à nouveau en 1870. La colline qui représente une frontière entre le bassin parisien au sud et la plaine des Flandres au nord devint, dès le début de la 1re Guerre mondiale, une colline stratégique. Arras, au sud, resta aux mains des Français et des Britanniques, leur objectif était les crêtes ouvrant la porte de la plaine des Flandres. La crête de Vimy et la colline de Lorette restèrent aux mains des Allemands, leur objectif était Arras qu'ils considéraient comme la porte d'accès vers Paris. La lutte couta, entre octobre 1914 et septembre 1915, la vie à 188 000 hommes, dont 100 000 Français.

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Notre-Dame de Lorette

La lutte que se livrèrent les Français, les Britanniques et les Allemands prit le nom de batailles de l'Artois. La première se déroula en octobre 1914, la deuxième du 9 mai au 19 juin 1915 et la troisième du 25 septembre au 14 octobre 1915. Fin septembre 1914, les Français tentèrent d'empêcher les Allemands d'avancer vers la mer. Le Kronprinz Rupprecht Von Bayern lança une contre-offensive en direction de Lens et d'Arras, mais les Allemands furent refoulés vers la crête de Vimy et la colline de Lorette. Les 30 septembre et le 1er octobre 1914, deux divisions d'infanterie (DI) arrivées à Arras et à Lens se portèrent au contact des trois régiments allemands du général Von Marwitz en provenance de Lille. Le 5 octobre 1914, le groupement interarmées du général allemand Hurt occupa la colline de Lorette et le village de Carency. Et le 6 octobre 1914, la 5e Bayerische Infanterie Division du général Kress Von Kressenstein occupa Lens, Avion, Vimy, Souchez et Givenchy. Alors que le Kronprinz Rupprecht Von Bayern chercha à s'emparer d'Arras, le général Foch décida que rester maitre de la ville était indispensable pour ces plans d'offensives futures. Le 8 octobre 1914, le XXIe corps d'armée (CA) du général Maistre et la 43e division d'infanterie (DI), le 149e régiment d'infanterie (RI) et un bataillon de chasseurs à pied (BCP) commandé par le général Lanquetot attaquèrent la colline de Lorette. Alors que les troupes du général Maistre furent stoppées par les Allemands, ceux du général Lanquetot se rendirent maitres de la chapelle et de trois éperons de la colline de Lorette le 12 octobre 1914. La colline de Lorette présente au sud cinq contreforts abrupts séparés par d'étroits ravins. Ces éperons sont nommés, d'ouest en est, l'éperon Mathis, le grand éperon, l'éperon des Arabes, l'éperon de la Blanche-Voie et l'éperon de Souchez. Le 21 octobre 1914, les Allemands lancèrent une nouvelle attaque en direction d'Arras. Le 23 octobre 1914, ils occupèrent le village et la route de Saint-Laurent, mais ils furent bloqués par le 159e RI. Durant la nuit du 2 au 3 novembre 1914, la 34e DI, qui occupait les tranchées de la première ligne sur la colline de Lorette, fut relevée par la 360e DI. La 26e brigade allemande du général Brauchitsch en profita pour attaquer. Au cours de cette nuit, la chapelle changea trois fois de mains, mais finalement les Allemands furent victorieux et repoussèrent la ligne de front à 100 m à l'ouest de la chapelle.

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La nécropole de Lorette

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L'offensive du XXIe corps d'armée française en vue de la reprise du village de Loos-en-Gohelle, le 1er décembre 1914, se solda par un échec. Les généraux Joffre et Foch avaient prévu une grande offensive sur le secteur pour le 15 décembre 1914. Le général Joffre souhaitait la reprise de la guerre de mouvement. L'offensive fut ensuite repoussée au 18 puis au 20 décembre 1914. Mais c'est le 17 décembre 1914, que le XXIe corps d'armée, et notamment la 13e DI, attaqua sur le plateau de Lorette. Après un succès initial, les Français furent rapidement ramenés à leur point de départ par les hommes de la 28e Badische Infanterie Division du général Von Kehler. Le 18 décembre 1914, le XXXIIIe corps d'armée français attaqua à 10 h 30 au niveau du village de Carency, mais fut repoussé par le 1er Bayerische Armee Korps. Le 27 décembre 1914, le XXXIIIe corps d'armée parvint enfin à s'emparer du bois situé au sud de Carency, mais la contre-attaque allemande rejeta les Français sur leur ligne de départ. La 1re bataille de l'Artois prit fin avec cette action sans aucun gain de terrain, mais avec 7700 tués côté français, et un nombre estimé équivalent côté allemand. La guerre dans le secteur se poursuivit, début 1915, avec notamment dans le secteur de Carency par une furieuse guerre des mines.

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Explosion d'obus dans un champ de barbelés (© Wikipédia)

Le 3 mars 1915 à 7 h, les pionniers allemands du major Eggling firent exploser sous les lignes françaises de la colline de Lorette, 16 mines. Appuyée par 36 batteries d'artillerie, la 28e Infanterie Division du général-major Von Trotta attaqua sur un front de 1500 m. Les premières minutes leur furent très favorables et ils firent 563 prisonniers et prirent 7 mitrailleuses françaises. L'artillerie française riposta enfin à 7 h 30 et tira sans discontinuité jusqu'à 17 h. Les combats acharnés se poursuivirent jusqu'au lendemain à midi. La contre-attaque française rétablit la ligne de front à 200 m à l'ouest de la chapelle, mais couta la vie à 333 soldats. Elle fit également dans les rangs français 875 blessés et 285 disparus. Le 13 mars 1915, débuta un pilonnage de l'artillerie sur Ablain-St-Nazaire et le plateau de Lorette et le 15 mars 1915 à 15 h, le 158e RI du colonel Mignot attaqua la "Kanzel" sous un tir de barrage de la part de l'artillerie allemande. La "Kanzel" était un fortin souterrain situé entre le grand éperon et l'éperon des Arabes sur le côté sud du plateau de Lorette. La "Kanzel" dominait le village d'Ablain-St-Nazaire. Les Français ne purent cependant rester maitres du terrain qu'ils avaient conquis. Les attaques opérées en même temps entre Souchez et la route d'Arras ne connurent pas plus de succès. Fin mars 1915, la colline de Lorette était toujours aux mains des Allemands. Le 15 avril 1915, à 6 h 30 une mine française explosa sous la "Kanzel". Le cratère, de 30 m de diamètre, engloutit de 25 à 30 hommes. À 11 h, l'artillerie française bombarda le site avec des obus à gaz. À 13 h 30, la 70e DI du général Fayolle partit à l'attaque d'Ablain-St-Nazaire et du grand éperon. Les renforts allemands arrivèrent vers 17 h, mais il était trop tard. La "Kanzel", pris par le 360e RI, et l'éperon des Arabes étaient tombés aux mains des Français.

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Soldats anglais servant une mitrailleuse (© Wikipédia)

Pour le printemps 1915, le général Foch projeta une offensive afin de venir en aide aux Russes en maintenant le plus de troupes allemandes sur le front ouest que possible. Il fixa à ces troupes l'objectif de reconquérir les collines de Lorette et de Vimy. L'offensive était prévue pour le 7 mai 1915. À partir du 4 mai, 1125 canons devaient pilonner les positions allemandes. Une préparation minutieuse par le creusement de tranchées d'accès, par la mise en place de postes de commandement, de poste de secours et de stock de munitions était prévue. L'objectif assigné aux Français était la côte 140, le bois de la Folie, les villages de Thélus et de Bailleul, tous sur la crête de Vimy, et la colline de Lorette. La 1re armée britannique devait attaquer à la Bassée, au nord-ouest de Lorette. Le mauvais temps qui régna sur la région fit repousser l'attaque au 9 mai.

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Secouristes anglais (© Wikipédia)

Le 9 mai 1915, à 4 h 30, les troupes prirent place en 1re ligne. À 6 h débuta le pilonnage de l'artillerie. À 10 h, quinze mines furent mises à feu et l'artillerie allongea le tir. Ce fut le signal pour l'infanterie. Le 21e corps d'armée du général Maistre attaqua au nord en direction de la chapelle de Lorette et de Souchez. Le 33e corps d'armée attaqua la crête entre Souchez et la côte 140. Il progressa de 4 km en 2 heures. Le 20e corps d'armée enleva la Targette et une partie de Neuville-St-Vaast tandis que le 15e et le 17e corps d'armée furent tenus en échec au sud par les mitrailleuses allemandes. La 1re armée britannique s'empara de la 1re ligne allemande, mais les contre-attaques allemandes lui firent perdre le terrain gagné. La division "La Marocaine" poussa jusqu'au bois de la Folie sur la crête de Vimy où elle se trouva isolée (voir le récit sur la colline de Vimy). Le 10 mai 1915, le terrain conquis par les Français la veille fut soumis à un violent bombardement de la part de l'artillerie allemande. À 11 h, le général Bardot fut tué dans son poste de commandement par un éclat d'obus. La 7e DI resserra son emprise sur le village de Carency que les Allemands avaient fortifié. Les Allemands contre-attaquèrent à 16 h, mais furent repoussés. Le 11 mai 1915, après une préparation d'artillerie débutée à 12 h, le 33e corps d'armée partit, à 14 h, à l'assaut des côtes 119 et 140 de la crête de Vimy. L'assaut fut brisé par l'artillerie et les mitrailleuses allemandes. À Neuville-St-Vaast après de violents combats, le 20e corps d'armée parvint à s'emparer du cimetière. Le 12 mai 1915, la 7e DI prit Carency et le 21e corps d'armée prit le fortin de la chapelle de Lorette. Le village d'Ablain-St-Nazaire, abandonné par les Allemands, fut occupé par les Français. Le plateau de Lorette avait, à cette date, été transformé en gigantesque charnier par les combats. Durant la journée du 13 mai 1915, les 21e et 33e corps d'armée repoussèrent plusieurs contre-attaques allemandes. Les Français restèrent bloqués devant le fortin de la "Blanche-voie" sur leur droite et au nord du plateau de Lorette par un intense bombardement. Les Français échouèrent également à prendre Souchez et Neuville-St-Vaast.

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Ruine du village de Carency (© Wikipédia)

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Ruine du village de Carency (© Wikipédia)

Entre le 22 et le 25 mai 1915, les Allemands effectuèrent de nombreuses et violentes contre-attaques sur tous les points, mais ne parvinrent pas à entamer les lignes françaises. La nouvelle attaque des Français sur Souchez, le 25 mai 1915, ne connut pas plus de succès. Entre le 27 mai et le 2 juin 1915, aucune action d'envergure n'eut lieu, mais le 33e corps d'armée enleva Ablain-St-Nazaire et la 9e DI enleva Neuville-St-Vaast maison par maison. À partir du 10 juin 1915, l'artillerie française entama un tir de démolition des ouvrages allemands sur la crête de Vimy (côte 119, 132 et 140, bois de la Folie). L'attaque débuta le 16 juin 1915 à midi. Les 21e et 33e corps d'armée avancèrent rapidement, mais les autres unités ne progressèrent que médiocrement. Le 21e corps d'armée et la division "La Marocaine" firent de sérieux progrès au nord-ouest sur le plateau de Lorette et au sud-ouest de Souchez. Le 2e et le 9e corps d'armée furent bloqués par le tir de barrage allemand. La contre-attaque allemande sur le 20e corps d'armée lui fit perdre tout le terrain gagné. Le 17 juin 1915, la situation était bloquée. Le 21e et le 33e corps d'armée connurent un léger progrès durant la période du 19 au 23 juin 1915 juste avant que le général Foch décida d'arrêter l'offensive au 24 juin 1915. La 2e bataille de l'Artois permit aux Français un gain de terrain de 20 km2. Les pertes françaises furent de 2260 officiers (609 tués, dont le général Bardot) et de 100 240 soldats (16 194 tués, 63 619 blessés et 20 427 disparus). Les pertes britanniques furent de 27 800 hommes. Les pertes allemandes sont estimées entre 65 000 et 80 000 hommes. Ils eurent également à déplorer 8000 prisonniers.

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Prisonniers Allemands (© Wikipédia)

La 3e bataille de l'Artois fut préparée en diversion de l'offensive française en Champagne. Elle fut déclenchée le 25 septembre 1915 dans la plaine de la Gohelle en même temps que la 2e bataille de Champagne. À 12 h 25, la 10e armée française partit à l'assaut de Givenchy sur sa gauche, les côtes 119 et 140 (crête de Vimy) sur son centre et du bois de la Folie sur sa droite. Les Britanniques se lancèrent à l'assaut de Loos-en-Gohelle. En fin de journée, la progression des 9e et 17e corps d'armée sur le flanc droit fut nulle et celle des 3e et 12e corps d'armée, au centre, peu marqué. Ils n'avaient pris que partiellement la 1re ligne allemande. Sur le flanc gauche, le 33e corps d'armée avait pris le château de Carlent et le cimetière de Souchez et le 21e corps d'armée avait atteint la route de Souchez vers Angres. Les Anglais avaient pris Loos-en-Gohelle. Le 26 septembre 1915, les Français repoussèrent à 2 h 30 du matin une contre-attaque allemande puis s'emparèrent de Souchez au cours de la journée. Les résultats du 27 septembre 1915 furent insignifiants. Le 28 septembre 1915, la 6e, 59e et la 77e DI avancèrent enfin sur le côté droit et les Britanniques reprirent l'offensive à Loos-en Gohelle. Le Field-marshal Douglas Haig, afin de compenser la faiblesse de l'artillerie britannique, ordonna l'utilisation d'obus à gaz chlorique (1re utilisation par les Britanniques), mais un vent contraire chassa les gaz vers les troupes britanniques qui ne disposaient que de masques de protection primitif et inefficace. L'offensive leur couta les 2/3 de leurs effectifs.

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Paysage de guerre (Beaumont-Hamel) (© Wikipédia)

Lors de la rencontre entre le général Foch et l'état-major des forces britanniques le 29 septembre 1915 un nouveau plan d'attaque fut décidé. L'offensive était prévue le 4 octobre 1915 pour les Britanniques et le 5 octobre 1915 pour les Français. La contre-attaque allemande du 3 au 8 octobre 1915 sur les troupes britanniques obligea ceux-ci à repousser leur offensive qui sera finalement abandonnée. L'offensive française fut repoussée au 6 octobre puis au 11 octobre. L'attaque exécutée ce jour par le 21e et le 33e corps d'armée se solda par un échec. Le 14 octobre 1915, le commandant en chef suspendit les opérations et ordonna de s'organiser sur les positions acquises. La mauvaise coordination entre les Français et les Britanniques empêcha l'enfoncement des lignes allemandes et de contrecarrer la contre-attaque allemande du 3 octobre 1915. Les Britanniques furent tenus en échec au nord et les Français au sud. Les pertes britanniques s'élevèrent à 48 000 hommes, dont 8500 pour le seul jour du 25 septembre 1915. Les pertes françaises furent également de 48 000 hommes et celle des Allemands fut estimée à 20 000 hommes. Les pertes des deux camps durant ces batailles d'Artois furent de plus de 280 000 hommes.

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La colline de Lorette vue depuis la nécropole du Cabaret Rouge

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L'anneau de la Mémoire

Avant même la fin de la guerre, le général Maistre et Monseigneur Julien, évêque d'Arras, émirent l'idée d'un monument sur la colline de Lorette. Ils créèrent l'association du monument de Lorette et un comité placé sous le haut patronage du président de la République, de l'archevêque de Paris et des maréchaux Foch, Joffre et Pétain. Dès mai 1915 un petit cimetière fut aménagé près de la chapelle de Lorette. Le lieu fut choisi en 1920 pour regrouper les corps inhumés dans les 150 cimetières du front de l'Artois et des Flandres. Le cimetière fut aménagé en un rectangle de 645 m sur 200 m représentant une superficie de près de 13 hectares. Deux allées perpendiculaires délimitent quatre sections avec au centre une place d'armes dédiée aux commémorations. Le 12 septembre 1920, une manifestation fut organisée sur le plateau de Lorette afin de lancer une souscription destinée au financement du monument commémoratif. La souscription recueillit, au 30 septembre 1923, 1 490 000 francs. Le comité du monument, créé par le général Maistre et Monseigneur Julien, confia à l'architecte Louis Marie Cordonnier (1854-1940), membre du comité, la réalisation de la nécropole et du monument. Les deux premiers projets présentés furent rejetés. Le 3e projet, qui fut approuvé, associa une chapelle avec une lanterne des morts séparée. Louis Marie Cordonnier réalisa par la suite Notre-Dame de Lisieux.

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La tour lanterne

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La chapelle

Les inhumations dans la nécropole furent effectuées à partir de 1920 en rassemblant dans une même section les dépouilles provenant d'un même champ de bataille. La nécropole rassemble 20 093 corps inhumés dans des tombes individuelles et 22 970 corps inhumés dans huit ossuaires. Il s'agit de la plus grande nécropole de France. Ce sont tous des soldats français sauf 64 Russes, un Belge et un Roumain. Plusieurs des sépultures regroupent les corps de deux ou trois soldats qui ne purent être séparés. Six sépultures regroupent également la dépouille du père, tombé en 1914-1918, et le fils, tombé en 1939-1945. Le général Ernest Bardot, tué le 10 mai 1915 près du Cabaret Rouge, est inhumé dans la nécropole parmi ces hommes. En 1930, les croix et les stèles en bois furent remplacées par des croix et des stèles en béton.

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La chapelle Notre-Dame

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La première pierre de la tour lanterne et de la chapelle fut posée le 19 juin 1921 par le maréchal Pétain et l'évêque julien. La nécropole, la tour lanterne et la chapelle furent inaugurées le 2 août 1925 par le président du conseil Paul Painlevé en présence d'une foule de 100 000 personnes. La tour lanterne comprend une base carrée de 12 m de côté surmonté d'une tour de 52 m de hauteur. La tour comprend cinq étages et un escalier de 200 marches permet d'accéder à la lanterne qui tourne chaque nuit à raison de 5 tours par minute. Elle a une portée de 70 km. La tour lanterne, comme la chapelle, est construite en béton armé recouvert d'un parement en pierre. La tour lanterne a nécessité 700 m3 de béton et la chapelle 1800 m3. Le gros œuvre fut terminé en 1927 et la décoration en 1930 de même que pour la chapelle. La base de la tour lanterne contient une chapelle ardente où sont regroupés 32 cercueils de soldats inconnus. Y fut inhumé, le 16 juillet 1950, le corps du soldat inconnu de la 2e Guerre mondiale, le 16 octobre 1971, celui de la guerre d'Afrique du Nord et le 8 juin 1980, celui de la guerre d'Indochine. En 1955 y fut déposé un reliquaire contenant des cendres et de la terre prélevé dans les camps de concentration nazis.

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La chapelle de la tour lanterne (© Wikipédia)

La chapelle Notre-Dame de Lorette présente un plan en croix latine et est de style romano-byzantine avec des décorations en marbre et en mosaïque. Elle est longue de 46 m et large de 14 m. Le transept a une largeur de 30 m et la croisée du transept est surmonté d'une coupole octogonale haute de 34 m. Le chœur est une abside en cul de four. Le portail est précédé par un large parvis avec un autel couvert destiné aux cérémonies de plein air. Elle fut bénie le 26 mai 1927 par Monseigneur Julien, évêque d'Arras, et consacrée le 5 septembre 1937. La chapelle est éclairée par 19 vitraux réalisés par Henri Pinta et le maitre verrier Charles Lotin. Chaque vitrail représente un roi ou une reine de France associée à une bataille ayant fait sa gloire. En 1929, six des vitraux originaux furent remplacés par six vitraux offerts par l'Impérial War Graves Commission et réalisés par l'artiste anglais Henry Payne. Monseigneur Eugene Louis Ernest Julien (1856-1930) est inhumé dans le transept sud. Sa tombe le représente debout se recueillant sur la tombe d'un poilu.

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La tombe de Monseigneur Eugene Louis Ernest Julien

Le site est, depuis 1927, veillé par la Garde d'honneur de Notre-Dame de Lorette. Elle a pour mission de maintenir le souvenir des morts et d'accueillir les visiteurs. Forte de 4000 membres, elle assure une présence quotidienne sur le site du 1er mars au 30 novembre.

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L'anneau de la Mémoire

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L'anneau de la Mémoire

À l'occasion du centenaire de la 1re Guerre mondiale, le conseil régional Nord / Pas-de-Calais et la Communauté d'agglomération de Lens/Liévin, avec le concours de l'état français, ont érigé sur le site un nouveau monument commémoratif. L'Anneau de la Mémoire fut inauguré le 11 novembre 2014 par le président de la République française. Le monument, conçu par l'architecte Philippe Prost, est un anneau de 110 m de diamètre composé de 125 voussoirs en béton de couleur sombre et de 500 plaques en acier inoxydable dorées. L'anneau est disposé à flanc de colline au raz du sol d'un côté et suspendu dans le vide de l'autre. Sur les plaques sont gravées les noms des 580 000 soldats de toutes les nationalités tombés dans le Nord / Pas de Calais. Les noms sont classés par ordre alphabétique toutes nations confondues. Les noms des 110000 français ont été rassemblés par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la Défense. Les noms des 300 000 soldats du Commonwealth ont été rassemblés par la Commonwealth War Graves Commission. Les noms des 174 000 Allemands furent fournis par le Volksbund Deutsche Kriegsgraberfursorge. Du fait de la destruction des archives allemandes, lors de la 2e Guerre mondiale, cette liste est incomplète. Lors de la construction de l'anneau pour la mémoire, plusieurs corps de soldats furent retrouvés. Deux d'entre eux purent être identifiés. Il s'agit de Léon Senet, sergent au 282e RI, tué le 23 mai 1915, et de Pierre Sorhaits, soldat au 174e RI tué le 21 mai 1915.

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L'anneau de la Mémoire

Cimetière britannique du Cabaret Rouge

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La nécropole du Cabaret Rouge

Ce cimetière doit son nom à une guinguette qui existait sur les lieux avant la guerre. Un premier petit cimetière fut établi ici en mars 1916. Après la guerre, l'endroit fut choisi pour en faire une nécropole de regroupement. L’aménagement fut confié à l'architecte Franck Higginson. Il conçut une disposition concentrique, ayant pour centre le monument de l'entrée, se muant en pointe de flèche dont l'extrémité est occupée par la croix du sacrifice. La nécropole sert de dernière demeure à 7665 hommes dont la moitié ne put être identifié. Cette nécropole est la plus importante nécropole canadienne sur le front de l'ouest. Le 25 mai 2000 y fut exhumé le soldat inconnu du Canada. Celui-ci fut ensuite inhumé dans un cénotaphe installé devant le monument commémoratif à Ottawa.

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La nécropole du Cabaret Rouge

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Ces photographies ont été réalisées en juin 2016.

 

Y ACCÉDER:

L'accès à la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette est fléché depuis Souchez. La chapelle, la tour lanterne et l'anneau de la mémoire sont situés au même endroit.

La nécropole britannique du Cabaret Rouge est située au sud de Souchez au bord de la D937 en direction d'Arras.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 29 septembre 2016

Cette page a été mise à jour le 29 septembre 2016