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Le mur païen du Frankenbourg

le donjon
Le donjon du château

Le château du Frankenbourg est cité pour la première fois en 1123. Il appartient à la famille DeWerd, qui obtient en 1196 de l'empereur du Saint Empire romain germanique, Henri IV, la charge de Landgrave (préfet) de Basse Alsace. Des revers financiers obligent les DeWerd-Frankenbourg à vendre le château qui passe en 1362 à l'évêché de Strasbourg. Il revient finalement en 1489 au Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg jusqu'en 1789. Il semblerait même que le château abrita durant le XVIIe siècle le trésor du Grand Chapitre. En 1632, la garnison fuit devant les Suédois qui s'acharnent à démanteler le château. Le coup de grâce lui fut administré en 1682 où la foudre provoque un gigantesque incendie ne laissant que des ruines.

le puits
Le puits du château (cour supérieure)

La porte du château
La porte d'entrée de la cour du château

Le site du Frankenbourg a certainement été un oppidum celte. Ce promontoire permet le contrôle des vallées de la Liévrette et du Giessen. Ce site a été fortifié par trois enceintes. Ces enceintes étaient constituées de murs en pierres sèches établis sur la pente ouest du site, face à la montagne. Les autres pentes étant très abruptes, le risque d'une attaque sur ces côtés a certainement été jugé négligeable.

la cour

Les traces d'un premier mur d'enceinte ont été découvertes au niveau de l'actuel croisement de chemins forestiers avant la montée vers le site. Ces traces ne sont actuellement plus visibles.

Le deuxième mur est situé à mi-hauteur du site. Il est bien visible sur le côté droit du chemin d'accès au château. Ce mur est le mieux conservé du site. Il est réalisé à l'aide de gros bloc de pierre taillée. Les faces de jointage sont préparées avec soin et les pierres sont assemblées à l'aide de tenons en bois taillées en queue d'aronde. Ce type de construction est identique au mur païen du Mont Sainte-Odile. Les éléments visibles ont une hauteur de plus de 2 m. Nous pouvons supposer qu'à l'origine, la hauteur du mur devait certainement dépasser les 3 m.

les gros blocs
Le mur païen

le mur
Une autre vue du mur

Le troisième mur est visible au niveau de la cour inférieure du château. Les vestiges débutent avec une porte constituée de deux monolithes dressés. Ce mur est réalisé à l'aide de pierres non taillées. Il a été fortement démantelé, certainement lors des destructions du château dont il devait constituer une partie des fortifications. Les nombreux blocs éparpillés sur le flanc du site proviennent de ce mur.

Le 3eme mur
Le troisième mur d'enceinte

les monolithes
Les monolithes du troisième mur

Sur le versant nord, le long du parcours du deuxième mur subsistent les vestiges d'une ancienne citerne à présent comblée.

les vestiges de la citerne
Les vestiges comblés de la citerne

Les rares fouilles effectuées sur le site ont récolté quelques monnaies romaines permettant de dater une utilisation du site aux alentours du IVsiècle apr. J.- C.. Aucun élément ne permet cependant de dater la construction des murs. Le deuxième mur a été réalisé de manière analogue au mur païen du Mont Sainte-Odile que les archéologues ont daté du Xsiècle av. J.- C.. Les sites de hauteur que sont les oppida sont tous datés du 1er millénaire av. J.- C.. La datation du mur du Mont Sainte-Odile a cependant été remise en cause en 2001. À cette date, a été retrouvé dans un grenier, un lot de tenons en chêne parfaitement emballé et étiqueté avec la date et le lieu de découverte sur le mur païen. Ces tenons ont été datés par dendrochronologie et par C14. Ces mesures ont donné une date comprise entre 680 et 750 apr. J.- C.. Ce qui daterait le mur, de la période mérovingienne et non celte. Il n'est cependant pas établi que ces tenons proviennent de la construction originelle du mur ou d'une réfection.

seuil de porte
Un seuil de porte

Les entailles de mortaise
Les entailles dans les blocs pour les tenons en queues d'aronde

L'utilisation du site du Frankenbourg, faute de fouilles archéologiques, n'est pas clairement établie. Une utilisation en tant que lieu de vie permanent est peu probable, car il n'offre pas de points d'eau suffisants. Il aura pu servir de refuge aux habitants des vallées lors des raids des barbares. Certains auteurs y voient plutôt un lieu de culte occupé par quelques prêtres (druides ?) ou un lieu de prestige visible de loin. Un sommet tel que le Frankenbourg, déboisé et entouré d'un mur massif, démontrait aux voyageurs, la puissance de la tribu occupant ce territoire.

Plan du site
Plan réalisé d'après les plans affichés sur le site

Ces photographies ont été réalisées en août 2007.

 

Y ACCÉDER:

Le Frankenbourg est accessible depuis le village de La Vancelle. Une route forestière goudronnée mène jusqu'à un parking à proximité du sommet. Cette route n'est cependant ouverte que le dimanche. Les autres jours, il vous faudra gravir la montagne à pied au départ de la maison forestière de La Vancelle.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 09 octobre 2007

Cette page a été mise à jour le 21 février 2015