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La grotte de Niaux

La grotte de Niaux est célèbre pour son art pariétal daté du magdalénien. La grotte de Niaux regroupe en réalité deux réseaux qui, au paléolithique, étaient deux grottes indépendantes, la grotte de Niaux et le réseau Clastres. La première est connue de longue date, la deuxième ne fut redécouverte qu'en 1970.

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Le porche de la grotte de Niaux

À 140 m au-dessus de la rivière du Vicdessos s'ouvre, orienté au nord-ouest, un vaste porche, large de 50 m et haut de 55 m. Profond de 74 m, le sol de ce porche était, avant l'aménagement du parking en 1960, couvert d'éboulis sec avec de gros blocs effondré de la voute. Ces éboulis ont probablement colmaté une entrée de la grotte. À l'extrémité nord du porche, se trouve un abri, large de 20 m et haut de 7 m, dénommé abri Martel. Il y fut découvert un habitat néolithique et de l'âge du bronze. Aucun vestige du paléolithique n'a encore été retrouvé au niveau du porche. Au fond du porche s'ouvre l'accès artificiel de la grotte de Niaux. La seule entrée naturelle de la grotte connue à ce jour est située à 150 m au nord du porche. Il s'agit d'une petite ouverture haute de 1,60 m et large de 1,45 m. Jusqu'au XIXe siècle, elle n'était accessible qu'à l'aide d'échelles. Depuis elle a été déblayée. Les galeries majeures de la grotte présentent un développé de 1300 m auxquelles se rajoutent 600 m de galeries latérales. Un réseau supérieur d'un développement d'environ 300 m existe, mais n'était pas accessible aux hommes du magdalénien. Un réseau inférieur a été décelé, mais reste inaccessible.

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Le porche de la grotte de Niaux vu depuis le château d'Arquizat

La grotte est connue de longue date. De nombreux visiteurs l'ont parcourue et y ont laissé de nombreux graffitis. La plus ancienne date de 1602. Au cours du XIXe siècle, la grotte fut exploitée touristiquement pour divertir les curistes d'Ussat-les-Bains. Le commandant Molard découvrit, en 1906, les œuvres pariétales du Salon Noir en réalisant une topographie de la grotte. L'abbé Breuil en fit le relevé puis effectua avec Émile Cartailhac un sondage à proximité de l'entrée. Ces fouilles n'ont pas livré de matériel archéologique. Des traces de pas, repérés à proximité du Salon Noir, ont malheureusement été détruites avant qu'elles ne soient étudiées. Par la suite, la découverte de poteries dans le grand chaos rocheux de la première salle et daté du mésolithique a fait penser que la partie antérieure de la grotte fut habitée à cette époque, ce qui suppose qu'une entrée existait au fond du porche actuel. La grotte fut classée Monument historique le 13 juillet 1911. Joseph Mandement découvrit, en 1925, la galerie Cartailhac. En 1949, Henri de Contenson accompagné par des spéléologues découvrit en prospectant la galerie profonde des empreintes de pas. Ceux-ci furent étudiés et moulés par L. Pales. La même année, Jean Ruffel et des spéléologues traversèrent le lac n°2. En 1953, un passage vers la grotte de Lombrives fut désobstrué. Ce passage n'existait pas au paléolithique. L'accès actuel à la grotte fut ouvert en 1965.

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En 1969, René Gailli découvrit les figures dans la galerie du grand dôme et en 1970, Jean Claude Marfaing aidé par des spéléologues, traversa les lacs n°2 et n°3 et découvrit le réseau Clastres. Celui-ci fut étudié, en 1972, par Jean Clottes et René Simonnet. En 1971 et 1972, René Simonnet reprit également le sondage de l'abbé Breuil sans plus de résultat. Les gravures au niveau de la galerie d'entrée furent découvertes en 1975 par G. Clastres. D'importantes dégradations d'origine naturelle furent constatées sur les peintures notamment dans le Salon Noir en 1978. Les mesures prises après cette constatation permirent la sauvegarde des peintures. Le relevé systématique des œuvres et leurs photographies (en couleurs, en noir et blanc, en infrarouge et en ultraviolet) furent réalisés en 1980 et 1981 par Jean Clottes et Denis Vialou. La même chose fut effectuée par Jean Clottes dans le réseau Clastres en 1990 et en 2006.

topographie

L'art pariétal de la grotte de Niaux est reparti dans toute la grotte à partir de 500 m de l'entrée avec une concentration maximale dans le Salon Noir. La galerie d'entrée présente de nombreux signes rouges. À ce jour ont été comptabilisés dans la grotte cinquante-quatre bisons, vingt-neuf chevaux, seize bouquetins, quatre poissons, trois aurochs, deux cerfs, quatre anthropomorphes et une empreinte d'ours peinte. Trois cents groupes de signes, de points et de traits rouge et noir constituant vingt catégories différentes sont également présents dans la grotte. Parmi les signes se trouvent seize claviformes (en forme de P ou de q), cinq signes barbelés, deux angulaires et deux indéterminés. Vingt-sept animaux sont associés à des signes. Dans le Salon Noir, se trouvent trente-neuf bisons sur les parois et huit sur le sol, dix-neuf chevaux sur les parois et quatre sur le sol, neuf bouquetins sur les parois et trois sur le sol, deux cerfs sur les parois et quatre anthropomorphes sur le sol. Les peintures sont datées du magdalénien. Celles du panneau 6 du Salon Noir ont été datées, par C14, de 12890 à 13060 av. J.-C. (contemporain de la grotte de la Vache) et le bison N°54 a été daté de 13850 av. J.-C..

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

La galerie d'entrée, longue de 1500 m et haute de 10 m, donne sur un premier carrefour. Sur la gauche de ce carrefour se trouve la galerie des éboulis, longue de 120 m. Son accès se fait en étant courbé puis à quatre pattes, pour déboucher sur une gigantesque galerie. Il y figure un grand auroch tracé au sol et des points rouges. Du carrefour se poursuit, tout droit, la galerie profonde. Elle est longue de 270 m et contient de nombreux points rouges et quelques animaux. Sur la droite du carrefour s'ouvre la galerie du Salon Noir. Le visiteur parcourant la grotte est naturellement attiré vers le Salon Noir. Cette galerie est longue de 200 m et l'entrée est large de 35 m. La voute est très haute. Son sol est constitué d'une grande dune de sable qu'il faut escalader pour atteindre le Salon Noir. Le Salon Noir est une salle d'environ 20 m de diamètre où la voute s'abaisse progressivement, ce qui confère aux lieux une qualité sonore exceptionnelle. Juste avant le Salon Noir une faille s'élève jusqu'à 96 m de hauteur. Le Salon Noir se termine par un cul-de-four, large de 5 m et profond de 3,20 m, accessible qu'en rampant. Les œuvres du Salon Noir sont regroupées en six panneaux et le cul-de-four est abondamment décoré.

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

La galerie profonde débouche sur un deuxième carrefour. Sur la gauche débute la galerie des marbres longue de 175 m et large de 16 m. Elle contient des signes rouges, un cheval noir, un bouquetin et un autre cheval. La galerie des marbres donne sur le lac terminal. Après celui-ci se trouve la galerie du grand dôme longue de 320 m. Au fond de cette galerie se trouve l'accès vers la grotte de Lombrives. Dans cette galerie se trouve l'abime Martel qui est une cheminée ascendante. L'art pariétal de cette galerie est constitué de deux chevaux noirs et de signes rouges et noirs. Sur la droite du deuxième carrefour se trouve le lac vert au-delà duquel débute la galerie Cartailhac longue de 85 m. Y sont représentés des bouquetins, des aurochs et des signes. Cette galerie n'est accessible qu'à la nage. La galerie Cartailhac donne sur le lac n°2 qui est infranchissable sans moyen moderne.

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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Peinture du salon noir (fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

Le réseau Clastres, actuellement uniquement accessible en passant par la galerie Cartailhac et les lacs, était, au cours du paléolithique, une grotte distincte de la grotte de Niaux. L'accès paléolithique se faisait par la grotte de la Petite Caougno dont le porche se trouve à quelques centaines de mètres du porche de Niaux. Le réseau Clastres, d'un développement de 1200 m, débute par le lac n°3, long de 30 m et profond de 3 à 4 m. Il a un volume de 800 m3. Au-delà du lac n°3 se trouvent la salle blanche puis le lac N°4, profond de 5 m. Ce lac débouche sur la salle des peintures longue de 35 m et large de 12 m. La voute est très haute. Le banc de sable (20 m sur 4 m) situé sur la droite de cette salle fut parcouru par trois enfants âgés de 8 à 10 ans. Le réseau Clastres contient de nombreuses poches d'eau temporaires et dix-huit plages de sable sur lesquelles ont été dénombrées cinq cents empreintes humaines. L'art pariétal est constitué de trois bisons, un cheval, une belette, quatre traits noirs et un trait rouge. La belette, longue de 46 cm, a été réalisée en dix coups de pinceau. Avec le cheval, elle fait face aux trois bisons. Toutes les figures sont regroupées dans la salle des peintures. De nombreux charbons de bois sont disséminés dans les galeries. Leur datation au C14 a permis de déterminer que les incursions humaines dans cette grotte se sont limitées à trois ou quatre passages. Le plus ancien, daté de 11000 à 10000 av. J.-C., correspond aux peintures. Un autre a eu lieu vers 8000 av. J.-C., un autre vers 5500 av. J.-C. et le dernier, vers 3000 av. J.-C.. À ce dernier passage sont attribuées les dix-huit draperies, la stalactite et les trois stalagmites délibérément brisées et regroupées près de l'entrée paléolithique.

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La belette du réseau Clastres
(fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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Le cheval du réseau Clastres
(fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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La plage aux pas du réseau Clastres
(fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

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La plage aux pas du réseau Clastres
(fac-similé au Parc de la préhistoire de Tarascon-sur-Ariège)

La grotte de la Petite Caougno possède un porche large de 11 m et haut de 9 m. Son développement est de 450 m. Au cours du XIXe siècle, B. Noulet, F. Garrigou et H. Fillol y firent des fouilles. Ils y mirent à jour la plus ancienne occupation de cette grotte qui est datée du néolithique. Les fouilles furent reprises par Jean Clottes, C. Duchange et René Simonnet. Ces fouilles attestèrent des occupations au bronze moyen (1500 à 1200 av. J.-C.) et au bronze final (1200 à 750 av. J.-C.). La grotte servit de bergerie jusqu'au milieu du XXe siècle. Pour la sauvegarde des chauves-souris, l'accès à la grotte est interdit du 1er mars au 30 septembre.

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Le porche de la Petite Caougno

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Le porche de la Petite Caougno

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Le porche de la Petite Caougno

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Le porche de la Petite Caougno

Pour de plus amples informations sur l'art rupestre consultez la page consacrée à "L'art rupestre".

Ces photographies ont été réalisées en septembre 2014.

 

Y ACCÉDER:

L'accès à la grotte de Niaux est fléché depuis Tarascon-sur-Ariège. Son accès est payant et limité en nombre. La réservation est obligatoire.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 13 décembre 2014

Cette page a été mise à jour le 13 décembre 2014